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les classes moyennes au coeur du débat

Les classes moyennes semblent être un enjeu majeur des élections de 2012. Tout le monde se les arrache.

Sarkozy estime que François Hollande se livre « à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes […] avec la progressivité de la CSG, avec la suppression du quotient familial, avec l’indexation sur le revenu de la consommation d’eau, de gaz et d’électricité, avec l’instauration d’une nouvelle tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu ».

Hollande répond que les classes moyennes n’ont bénéficié ni « du bouclier fiscal ni des avantages qui ont été donnés aux plus gros contribuables. […] Les classes moyennes n’en peuvent plus, et je les comprends. Elles ont été ponctionnées pendant cinq ans, elles seront protégées. »

Pécresse ajoute : « Quand François Hollande dit: « Les riches payeront », ce discours est un cheval de Troie pour préparer à une taxation des classes moyennes. » Lire la suite

l’Elysée m’écoute !

Ça vous épate ? Et bien c’est vrai, l’Élysée a suivi mes conseils. Dans un billet précédent, je disais que pour sa petite réforme fiscale à un an des présidentielles, le gouvernement ne devait pas se louper et tenir compte  des classes moyennes, avec la « suppression du bouclier fiscal et [le] maintient de l’ISF avec quelques aménagements pour éviter l’effet « Ile de Ré » »…

C’est exactement ce qui a été choisi : le bouclier fiscal, très impopulaire après la crise, est supprimé, le seuil d’entrée dans l’ISF est relevé à 1,3 M€ (au lieu de 0,8 M€) ; s’y ajoutent une taxation plus importante des héritages au dessus de 900 000 € par part et une taxation des exilés fiscaux. Lire la suite

la réforme fiscale de la dernière chance

Le gouvernement Fillon est en train de plancher sur une réforme fiscale. Qu’il réfléchisse bien à ce qu’il va proposer car c’est sa dernière chance avant les présidentielles de 2012.
Ce gouvernement et ce président sont usés jusqu’à la corde. Jamais un président n’a été aussi impopulaire, jamais l’ambiance n’a été aussi délétère. En cause une diplomatie déficiente, une succession d’affaires, de conflits d’intérêts sur fond de crise économique, d’outrances financières et de globalisation douloureuse.

Mais n’est-ce-pas déjà trop tard ? Cette réforme aurait dû intervenir plus tôt comme le signe de la prise en compte des difficultés liée à la crise, comme la marque de la supériorité de l’intérêt général sur l’idéologie. Alors que là, maintenant, c’est le dernier virage avant la ligne droite. Et pour ne pas le rater, il faut que cette réforme soit en phase avec l’intérêt de la majorité des français, c’est-à-dire des classes moyennes sur qui repose tout le système.

Ce groupe semble difficile à cerner et il y a des tas d’études pour dire qu’au final il n’existe pas. Mais c’est peut-être parce que ces études se focalisent sur les chiffres et ignorent le ressenti des gens. Dans un article de Marianne, Roland Hureaux en donne une définition que je trouve pertinente : Lire la suite

fiscalité : réforme ou révolution ?

A l’heure où le gouvernement planche sur une réforme fiscale, l’économiste Thomas Piketty et deux de ses confrères ont eu la bonne idée de lancer un site proposant une « révolution fiscale ». Le mot révolution ainsi que la couleur rouge du site ont sans doute été choisis pour attirer le gauchiste moyen qui fonce sur le rouge comme le taureau de combat sur la muleta, mais si techniquement c’est une révolution, une remise à plat complète du système fiscal, l’objectif demeure modéré : « rétablir un minimum de progressivité » de l’impôt.

Il s’agit de remplacer un grand nombre d’impôts et de taxes (la contribution sociale généralisée, l’actuel impôt sur le revenu, le prélèvement libératoire, la prime pour l’emploi, le bouclier fiscal…) par un nouvel impôt sur le revenu à la fois plus simple, plus clair et plus juste :
« Ce nouvel impôt sur le revenu, payé par tous les Français, sera prélevé à la source sur les revenus du travail et du capital (comme l’actuelle CSG, avec la même assiette que cette dernière [salaire, revenu d’activité non salarié, retraite, chômage, revenus du capital, y compris les plus values]) suivant un barème progressif (comme l’actuel impôt sur le revenu) » ;  mais à la différence de ce dernier, il serait « exprimé en taux effectif directement applicable à la totalité du revenu, et non en taux marginal [par tranche]. » Lire la suite

revue de blogs

revue de blogsPendant que le gouvernement réfléchit au moyen de ponctionner les classes moyennes faute de pouvoir – ou de vouloir – agir sur les détenteurs du pouvoir économique, pendant que les affaires reprennent au mépris des victimes de la crise, pendant qu’une certaine presse s’amuse ou lénifie, pendant que certains poussent le bouchon un peu plus loin, une citoyenne crie sa colère et un autocollant sème le trouble, en banlieue…
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les profs à la rue

Environ 22 000 enseignants ont manifesté hier à Paris (précision : 30 000 selon la fourchette haute des syndicats + 13 500 selon la police égale 43 500 que je divise par 2 soit 21 750 cqfd) pour protester notamment contre les suppressions de postes et indirectement pour défendre les salaires. Or il semblerait que dans un passé récent ces revendications aient joué l’une contre l’autre, au profit de la première ; autrement dit, les syndicats et les enseignants en se focalisant sur la défense des emplois – pour améliorer des conditions de travail qui se dégradaient du fait de l’arrivée de « nouveaux publics plus difficiles » – ont de fait renoncé à la défense du pouvoir d’achat qui a baissé depuis 25 ans. C’est ce que dit l’étude de deux économistes : Lire la suite

DSK en force

La cote de DSK semble progresser chez les sympathisants socialistes. En tous cas le voeu que j’émettais dans le précédent billet a été exaucé puisque, interviewé au 20h sur France 2, il a évoqué l’étude de Louis Chauvel sur les classes moyennes. Banzaï ! Peut-être a-t-il lu aussi l’excellent article de Thomas Piketty sur le Smic paru dans Libération et intitulé « La course à l’échalote » : Lire la suite

panik im mittelstand

« Panique chez les classes moyennes » c’est le titre d’un ouvrage de sociologie allemand paru en… 1932. Louis Chauvel le cite dans son étude Les classes moyennes à la dérive, étude que tout bon candidat à la présidentielle devrait avoir lue car ce groupe social qui constitue la colonne vertébrale de la société française est aujourd’hui en crise et s’avère être une « classe anxieuse, historiquement plus dangereuse qu’un prolétariat exploité et famélique ». Que se passe-t-il ? Lire la suite