Archives du blog
La leçon de Molenbeek [revue de presse]
B. SANSAL : « Les Européens trouvent toujours une explication pour dédouaner les islamistes »
« Les Européens ont toujours sous-estimé ce qui vient du Sud. Ils ont sous-estimé l’intelligence et la ruse des dictateurs arabes, qui ont toujours su trouver « l’argument » pour obtenir d’eux soutien ou silence, voire complicité : le pétrole, les marchés, la main-d’œuvre et la communauté émigrée en Europe, l’islam, l’islamisme et le terrorisme, le balancement des alliances. Ils ont gravement sous-estimé les problèmes insolubles que l’islam poserait à terme à l’Europe chrétienne, laïque, démocratique, libertaire.
Sa transformation en islamisme était prévisible, mais elle a été sous estimée, comme a été sous-estimée l’influence que la situation interne des pays arabes allait exercer sur les communautés arabes et musulmanes en Europe. Les problèmes algéro-algériens ont fini par devenir des problèmes franco-français, ce qui dérange les uns et les autres. Le halal, le voile, les prières dans les rues, le mouton de l’Aïd, sont des épisodes qui ont été regardés sous l’angle social et culturel, voire comme de simples phénomènes de mode ou d’affirmation identitaire, alors qu’ils étaient des étapes planifiées d’un programme politique mondial. Ils ont enfin, et c’est le plus grave, sous-estimé la capacité de l’islam à s’implanter dans de nouveaux territoires. L’islamisme européen est né ; un jour il se constituera en partis politiques ayant naturellement pour but de conquérir le pouvoir.
[…] Les « Idiots utiles » continuent de sévir et plus que jamais. Oui, on peut le dire : Ils portent une lourde responsabilité dans le fait que les Européens aient sous-estimé la dangerosité de l’islamisme pour l’Europe et le monde. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont devenus les « avocats » des islamistes. »
Article complet : http://laicite-revue-de-presse.fr/?p=3727 (MARIANNE n° 931 (du 20 au 26 février 2015), Page 29)
Comment Molenbeek est devenu un État dans l’État
« Depuis des années, la Belgique, qui subit le terrorisme islamiste, est pointée du doigt par les services de renseignement européens et maghrébins. Elle abriterait des foyers de radicalisation et de narcotrafic à Bruxelles, à Anvers et en Wallonie. Les autorités marocaines sont très inquiètes devant la radicalisation hors de contrôle de leurs ressortissants, qui versent dans le crime organisé, le salafisme voire le chiisme, en rupture complète avec leur islam. Les géographes questionnent la dynamique de la communauté marocaine de Belgique, majoritaire dans les berceaux du grand Bruxelles, alors qu’à l’inverse de la France et de l’Espagne, la Belgique n’a pas de passé colonial marocain.Les Rifains se concentrent dans des quartiers qui s’homogénéisent à Roubaix, Tourcoing, Bruxelles-Molenbeek, Rotterdam, Liège… Une partie de cette jeunesse belge frappée par le chômage et la crise se tourne vers le fondamentalisme religieux […].
[…] Austérité ancestrale et culture insulaire, hostilité viscérale au régime marocain et à son islam, rejet de l’Etat qui rappelle la Sicile, liberté religieuse à tous vents, réseaux mafieux structurés par 40 ans de business (10 milliards de $ de chiffre d’affaires annuel) au profit des maffias du Rif et de leurs obligés, du Maroc au Benelux, liberté de mouvement depuis Schengen, absence de surveillance policière efficace, antécédents historiques désastreux, ressentiment, culture de la violence dans un univers hostile, chômage de masse… la base arrière de Molenbeek a une très longue histoire. Pour la première fois, il va peut être falloir poser la question de l’économie de la drogue. » Lire la suite
Crier au fascisme ne tue pas le FN
C’est un historien qui vient d’écrire la meilleure analyse sur la montée du Front National. il rappelle justement que le fascisme est une mouvement politique aux caractéristiques historiques précises qui ne s’applique pas à tout mouvement d’extrême-droite. Les jeunes manifestants (et abstentionistes ?) de l’anti-fascisme feraient bien de relire leurs cours d’histoire, car pour combattre un phénomène encore faut-il bien le définir (les mots sont importants…).
Il serait grand temps de prendre les bons axes d’analyse et de mettre à plat certains sujets, en traitant du fond sans se contenter de postures. Et ceci en France comme dans l’Union Européenne, car – comme le soulignait Dominique Reynié en commentaire des résultats des élections européennes du 25 mai dernier – la montée de l’extrême-droite n’a pas lieu qu’en France ou dans des pays en graves difficultés économiques : il y a l’Autriche, la Hongrie, le Danemark, les Pays-Bas… C’est un problème européen qui a aussi à voir avec le système de valeurs, l’identité, la civilisation. Faute de bien cerner le phénomène, il y a de fortes chances que les élections présidentielles de 2017 soit le calque de celles de 2002. Voici l’article en question d’André Ropert : Lire la suite
laïcité : le poids des mots
Hier, dans l’excellente émission 28 minutes sur Arte, avait lieu un débat autour de la Charte de la laïcité à l’école. Face à une sociologue qui tenait le discours habituel de la « stigmatisation » et qui trouvait que l’harmonie était une idée totalitaire, un prof d’histoire du 93, favorable à la charte et manifestement de plus en plus agacé, a fini par livrer brut de décoffrage son expérience de terrain. Cela se passe de commentaire : Lire la suite
lois mémorielles : on en remet une couche
Il serait grand temps d’arrêter de jouer avec la boite de Pandore !
Et il vaut le faire pour de bonnes raisons avant d’avoir à le faire pour de mauvaises… Je m’explique.
L’Assemblée Nationale viens d’adopter une proposition de loi visant à pénaliser la négation des génocides reconnus comme tel par le code pénal. C’est bien sûr le génocide arménien de 1915 dans l’Empire Ottoman qui est au coeur de cette proposition – la Turquie ne s’y est pas trompée – car elle vient à la suite de propositions similaires plus ciblées : celle de 2006 visant à pénaliser la négation de l’existence du génocide arménien, proposition votée à l’AN mais retoquée au Sénat, et celle de 2010 déposée puis refusée au Sénat.
Ces propositions déposées par des membres du PS avaient été refusées par un Sénat de droite, mais maintenant que la gauche y est majoritaire, d’aucuns se sont sans doute dits que cela pouvait peut-être enfin passer, tandis que d’autres font mine de s’y opposer alors qu’ils ont voté la loi de 2001 sur la reconnaissance du génocide arménien… Passons. Lire la suite
cadeau de Noël
Pour vous chers lecteurs de ce blog voici une version de Douce nuit – trouvée là – datant de 1910 !
Soit la préhistoire du mp3, grésillements du 78 tours inclus embarqués !
Cette année là, Noël tombait un dimanche et le vent soufflait fort sur la France déjà touchée par des crues exceptionnelles.
une mauvaise idée au placard
Comme on pouvait s’en douter du fait de la mise en place d’un groupe de travail chargé d’y réfléchir, le projet de parrainage individuel d’enfants de la Shoah – initié par Sarkozy – est définitivement abandonné :
Présidé par Hélène Waysbord-Loing, inspectrice générale et présidente de l’association de la Maison d’Izieu dans l’Ain, le groupe de travail, où siégeaient notamment Simone Veil, Serge Klarsfeld et Claude Lanzmann, a rendu public son rapport hier. Il exclut le parrainage d’un enfant mort par un vivant « afin de ne pas traumatiser un public jeune ». « Il faut aborder le sujet de façon concrète par l’étude d’un nom, d’un visage, plus rarement de traces écrites, lettres ou portraits », plaide-t-il de façon très générale. Mais si l’on part « d’un exemple singulier (d’un enfant ou d’un groupe d’enfants) », c’est pour aller ensuite « au plus général ». « L’approche par les enfants victimes doit éviter le compassionnel, avertit-il. Il doit aussi privilégier la vie, c’est donc avant tout l’itinéraire des enfants avant leur déportation qui est évoqué. » Libération (19-06-2008)
C’est exactement ce que je disais dans un billet précédent.
Voilà une bonne chose de faite.
15 jours
Cela aura été la durée de vie du projet de Sarkozy de confier à chaque enfant de CM2 la mémoire d’un enfant juif victime de la Shoah, la commission chargée du sujet l’ayant trouvé « inapplicable » (Libération du 28-02-2008). Ce projet impopulaire (85 % des français sont contre selon un sondage Ifop) a réuni contre lui des psychologues, des enseignants et des historiens. Ceux-ci réagissent sur le rapport entre émotion et histoire, évoqué dans le billet précédent ; l’article de B.Lefebvre et S.Trigano paru dans Libération, « L’émotion contre l’histoire », apporte des éléments intéressants : Lire la suite
la Shoah n’a pas besoin de ça
[..] faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah », a déclaré M. Sarkozy. « Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui », a-t-il ajouté. (source : Libération, 14-02-2008)
Voilà donc la nouvelle idée de M.Sarkozy, rendue publique lors de son intervention au dîner du CRIF (une première, ceci dit en passant, pour un président de la République…). Mais qu’est-ce que c’est encore que cette ânerie ? Lire la suite