toi Jane, moi Tarzan

Ce qui me frappe quand je vais sur des blogs de femmes, c’est la récurrence du thème des tâches ménagères, dans les articles mais surtout dans les commentaires, avec le lot de lamentations qui vont avec. Les femmes se plaignent de faire le plus gros des tâches ménagères… mais elles le font. Comme s’il y avait une sorte de fatalité indépassable. On aurait pu penser que les choses avaient bougé plus que ça, en ce début de XXIe siècle.
Les femmes ont maintenant l’accès au monde du travail et l’égalité des droits en tant que citoyenne (je parle pour le monde occidental…) mais c’est un peu comme si cette égalité était en trompe-l’oeil, comme si certains « étaient plus égaux que d’autres », comme si le monde masculin avait concédé cette égalité tout en posant des limites : tu travailleras mais tu n’accèderas pas aux postes les plus importants, tu travailleras à l’extérieur mais tu n’abandonneras pas le travail domestique. Une sorte de marché de dupes.
Les femmes sont sous-représentées dans les postes à responsabilité alors même qu’elles sont aussi diplômées, c’est le fameux plafond de verre, spécialité d’Olympe. Entre le plafond de verre et l’aspirateur, les femmes sont un peu coincées.
Or il semblerait que ces deux sujets ne soient pas si étrangers l’un à l’autre, car tous deux prennent racine dans les mêmes stéréotypes de genre – les valeurs mises en avant par les entreprises, mobilité, disponibilité, ambition, compétitivité, combativité, autorité étant considérées comme masculines – et la spécialisation des rôles qui s’ensuit. Comme il est dit dans un article de Sciences humaines, Peut-on en finir avec le plafond de verre ? :

Ces stéréotypes auraient un impact à la fois sur le recrutement mais aussi en amont, sur les choix que font les femmes qui les auraient intériorisés. Ce qui expliquerait une moindre ambition professionnelle, une moindre combativité et une moindre confiance en elles.[…] L’orientation et les choix professionnels expliquent en partie le plafond de verre. Les femmes optent souvent pour des filières moins « rentables » du point de vue de l’évolution des carrières et des salaires.
[…] Le plafond de verre s’explique aussi par des obstacles et des blocages liés à l’histoire et au fonctionnement des organisations et des mondes professionnels. La question de l’articulation entre vie privée et vie professionnelle est cardinale pour appréhender le plafond de verre.

Sur son blog Olympe ne note-t-elle pas : « Cadre sup, 5 enfants, j’en connais un rayon sur la conciliation vie privée vie professionnelle ».
Mais ce n’est pas seulement dans les facilités offertes par l’entreprise que cela se joue, c’est aussi au sein du couple : quand il s’agit de faire passer sa carrière au second plan en assurant le travail domestique ou en suivant son conjoint à l’étranger, c’est souvent la femme qui se dévoue, comme le rappelle C.Déjours dans une entrevue (voir vidéo ci-dessous). Où l’on retombe sur un problème de mentalité et de vision des genres :

À la fin, c’est sans doute un véritable changement de société que nécessiterait l’éradication du plafond de verre. Telle est la position de Dominique Méda qui appelle à un autre partage des tâches, en particulier ménagères. Les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes exigent la « déspécialisation » des rôles et une plus grande implication des hommes dans la sphère domestique (article cité ci dessus).

Les stéréotypes de genre sont donc cruciaux et le travail – professionnel ou domestique – est un enjeu majeur pour les rapports hommes-femmes :

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Publié le 3 novembre 2009, dans politique et société, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. 8 Commentaires.

  1. pour répondre à ta première interrogation, le ménage on le fait, car si on ne s’y mettait pas ça deviendrait vite invivable !!! crois en une bordélique !!! je déteste ça mais je déteste encore plus vivre dans la saleté et dans le bazar …
    sur ce, j’ai un excellent copain qui fait le ménage chez lui car sa femme se prend pour une princesse …
    si les femmes savaient éduquer leurs fils, elles auraient ensuite moins de problème avec leurs maris !!!

  2. Donc c’est celui qui a le seuil de tolérance à la saleté le plus bas qui perd le combat… Entre la propreté et l’équité, il faut savoir choisir.
    Éduquer leurs fils, c’est intéressant… pour la génération d’après. En attendant je ne vois qu’une solution : la femme de ménage.

  3. Implication dans la « sphère domestique », mon cul !

    (Purée, ça fait du bien…)

  4. Didier, si j’étais un homme je serais vous ! 😉

  5. @ Polluxe : MDR !!!!!!!!!!!!!!!! bien vu en tous cas !

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