si tu veux la paix, tue le mâle

mâleCe pourrait être le nouveau slogan d’un mouvement féministe extrémiste. Ou la consigne d’un éleveur de poules. Ou celle d’un berger des alpages. Mais non, pas du tout.
C’est la politique mise en place par des femmes des hauts-plateaux de Nouvelle-Guinée qui, lassées par 20 ans de guerres tribales, ont décidé de tuer tous les nouveaux nés mâles afin de réduire le nombre d’hommes et donc les guerres…
Il fallait y penser. Traiter les problèmes à la source, c’est peut-être la solution. Et comme elles n’ont sans doute pas lu Lysistrata…  😉
Vous croyez que j’invente ? Lisez plutôt :

« Dans une région rurale de la province des Eastern Highlands, hauts plateaux du centre de l’île de Nouvelle-Guinée, les femmes, écœurées par les guerres tribales, ont décidé de tuer tous les petits garçons à la naissance afin de réduire le nombre d’hommes et de contraindre ces derniers à cesser les hostilités. Depuis plus de vingt ans, les affrontements tribaux sèment la mort et la destruction à Gimi, dans la région d’Okapa.
[…] Rona Luke est originaire d’Agibu, un village de la circonscription de Gimi. Au bord des larmes, elle rapporte que, pendant dix ans, plusieurs femmes ont été forcées de tuer leurs petits garçons à la naissance. C’est un crime intolérable, reconnaît-elle, mais elles n’avaient pas le choix. Elles y ont été contraintes car c’était pour elles, en tant que femmes, la seule solution possible pour mettre fin aux guerres tribales. Kipiyona Belas vient, quant à elle, du village d’Amosa. Elle raconte qu’il devenait difficile de trouver de la nourriture, les maris passant leur temps à se battre tandis que les mères et les enfants étaient livrés à eux-mêmes. » (source : Courrier International, déc. 2008)

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Publié le 15 décembre 2008, dans politique et société, et tagué , , , , . Bookmarquez ce permalien. 8 Commentaires.

  1. Cela fait froid dans le dos. La guerre n’est pas spécifiquement dans la nature de l’homme. C’est l’absence d’éducation qui l’y amène 😦

  2. Moi aussi, j’ai lu cet article sur C.Int., Polluxe, mais je ne prends pas cette histoire pour une info bien vérifiée. En tout cas, j’ai de sérieux doutes sur la véracité des faits tels qu’ils sont rapportés.

    @L’hérétique
    >C’est l’absence d’éducation qui l’y amène
    C’est pas tout à fait l’avis de G. Steiner qui s’est intéressé à la barbarie nazie et aux causes qui ont poussé le peuple le mieux éduqué d’Europe à ce délire guerrier.
    « J’ai essayé de passer ma vie à comprendre pourquoi la haute culture n’a pas pu enrayer la barbarie. » G.S.

  3. D’où viennent tes doutes ? Courrier International est un journal sérieux.
    Pour le reste je suis d’accord, l’éducation peut être guerrière. Et n’importe quel peuple peut céder à la barbarie, qu’il soit hautement cultivé ou non, à partir du moment où les futures victimes sont haïes et deshumanisées.

  4. Cette histoire ne repose que sur le récit de deux femmes « Deux femmes viennent de faire part de cette pratique à The National. Rona Luke et Kipiyona Belas sont membres d’un groupe local venu assister à un forum de trois jours sur la paix et la réconciliation, qui s’est tenu à Goroka [capitale de la province des Eastern Highlands]. » sans aucune preuve concrète, pas même sur les lieux du drame. Aussi, je trouve que c’est un peu mince pour être vraiment pris au sérieux. Ce n’est pas impossible, mais il faudrait qu’un journaliste fasse une réelle enquête à la suite de ces déclarations. Qu’en penses-tu Polluxe?

  5. En effet. Mais j’ai la naïveté de penser que les journalistes de The National et de Courrier International ont déjà fait leur travail en ne transmettant pas une info trop mince 😉

  6. A la limite, le débat sur le fait que l’info soit vérifiée ou pas n’est pas le plus important d’un point de vue philosophique. Ce qui est intéressant sur ce plan, c’est le concept lui-même soulevé par l’article, à savoir : le moyen le plus efficace pour éradiquer la guerre est de réduire de façon significative le nombre de mâles…au profit des femmes. Vaste débat !

  7. Axel Gryspeerdt, un chercheur belge en communication, a calculé qu’un article de presse sur quarante se sert de la rumeur !

    Dernière chose: je suis étonné que les hommes de ces 2 ethnies irréconciliables laissent faire les femmes et ne s’inquiètent pas du déficit de guerriers à venir. Je n’arrive pas à croire que les femmes puissent garder un tel secret.

    Pour avoir lu Bronislaw Malinowski – même si je suppose bien que le contexte actuel est différent – j’ai une idée sur la façon dont les Argonautes conçoivent le monde, ce qui fait que cette histoire me semble d’autant plus impossible. Mais bon, ce n’est qu’une simple impression.

  8. Lily de la Caillerat

    C’est ce qu’on appelle un remède de cheval, mazette!
    Tuer la guerre quasiment dans l’oeuf , fallait y penser.
    Remarquez bien qu’en Inde , on tue les petites filles et même si c’est pour d’autres raisons , on le fait .