l’argument du violeur

L’argument du violeur c’est celui qui consiste à dire que la victime par son comportement a pu provoquer le crime (elle portait une jupe trop courte, ou un tee-shirt transparent…) et qui revient de fait à relativiser et minimiser ce dernier. Or au sujet de l’affaire Redeker on a pu lire dans de nombreux articles, billets ou commentaires qu’il fallait défendre la liberté d’expression mais que tout de même les propos de Redeker n’étaient pas exempts de soupçons, qu’ils étaient « villièristes », « nauséabonds », voire « racistes »  ! En d’autres termes son opinion est un délit provocateur et il a quelque part mérité ce qui lui arrive !
L’explication de cette attitude est peut-être à trouver dans le fait que son article est non seulement une critique de l’islam qu’il qualifie d’ « idéologie à vocation hégémonique » mais aussi une critique des « idiots utiles » qui comme par le passé pour le communisme sont pleins de compréhension pour cette « voix des pauvres ».
La philosophe Catherine Kintzler expose de manière plus complète cette idée dans son billet : La double fatwa, de l’islamo-« progressisme » comme dispositif de pensée.

Publié le 27 octobre 2006, dans BEST OF, mots, politique et société, et tagué , . Bookmarquez ce permalien. 7 Commentaires.

  1. Merci de m’avoir fait connaître ce remarquable article de Catherine Kinzler

  2. Ca fait longtemps que je n’étais pas venu sur ton blog. Toujours le même sujet. ca devient une obsession…

  3. Le Passant ;-)))
    Par contre je cherche toujours cette prétendue fatwas… ou a t’elle été diffusée ?
    En général les fatwas comme celle qui a concerné Salman Rushdie avait été publique et publiée.. ici je ne retrouve rien.
    Comme tu es devenue la spécialiste de ce cas peut tu me donner un lien vers cette fatwas pour en connaitre le détail ?
    Merci d’avance
    PS:ses propos ne sont pas nauséabond ils sont tout simplement cons pour un philosophe mais il a le droit de tenir des propos cons sans qu’on lui casse les pieds 😉

  4. Je ne pense pas qu’il y ait eu une fatwa au sens islamique du terme mais une condamnation de Redeker sur Al Jezira par Al-Qaradawi (voir sur Le Figaro) et ensuite des menaces. Le terme fatwa utilisé dans des articles ou des billets, comme celui de Kinzler, relèvent peut-être d’une analogie. De même dans le cas de Jack Lang. Mais par ailleurs Al-Qaradawi est le président du Conseil européen de la fatwa, télé-prêcheur sur Al Jezira et il émet des fatwas, ce qui lui vaut des problèmes avec les émetteurs officiels, notamment au Maroc. La confusion vient peut-être de l’émetteur lui-même… Je n’en sais pas plus.

  5. J’ai moi aussi été étonné de l’ampleur qui a été donnée à cette affaire par les services de police qui semble avoir confondu menaces (réelles ou supposées) et fatwa… de toutes les manières l’une et l’autre ne sont pas acceptables.

    Perspnellement je pense que les menaces sont du ressort de la justice du pays ou elles sont proférées et les fatwas devraient être du ressort d’un tribunal international pour celle qui apellent au crime.

    Par ailleurs je suis allé sur le site de Catherine Kintzler qui ne donne pas une bonne image de la rationalité de sa pensée car elle affirme et balance le terme de « fatwa » sans preuve et sans même savoir ce que c’est !

  6. L’ampleur qui a été donnée à cette affaire par la police est liée à des menaces de mort réelles sur des sites islamistes mais aussi par courriel, et non pas à une confusion sur le terme de fatwa. Que ces menaces en relèvent ou pas n’a pas beaucoup d’importance : elles faisaient suite à une condamnation d’Al-Qaradawi. Tiens, d’ailleurs, c’est quoi des « menaces supposées » ?
    PS. Voir aussi l’article de C.Fourest « Restons précis à propos du mot fatwa« .

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