la flamme et le grain de sable

La flamme olympique poursuit son parcours semé d’embûches : à Londres, à Paris, à San Francisco les manifestations gênant son passage se multiplient. Les parcours sont raccourcis.
Sur la toile de nombreux bloggueurs dénoncent ces manifestations au motif qu’elles sont ridicules, inutiles, dérisoires. Certains les qualifient même de pitoyables. Mais qu’est-ce qui est pitoyable vraiment ? Quelques manifestants qui brandissent le drapeau tibétain, le drapeau de RSF ou le déploiement d’une force policière digne du passage d’un chef d’Etat ? Quelques tentatives d’éteindre la flamme ou l’utilisation de cerbères chinois dignes du KGB ?
Bien sûr ces manifestations ne vont pas changer la nature du régime chinois, bien sûr il est trop tard pour boycotter les jeux et il n’est pas non plus question de cesser tout commerce avec la Chine. Et d’ailleurs là n’est pas le sujet. Ces manifestions ne viseraient-elles pas plutôt le CIO pour que celui-ci rappelle à la Chine ses engagements en matière de liberté journalistique ou les gouvernements locaux pour qu’ils n’assistent pas à la cérémonie d’ouverture ? Dérisoire de boycotter la cérémonie ? Là aussi il ne s’agit pas d’obtenir des changements spectaculaires ou de provoquer des blocages mais simplement de manifester un désaccord suite aux évènements du Tibet. On pourrait d’ailleurs raisonner en sens inverse : ne serait-il pas pitoyable de faire comme si rien ne s’était passé ?
En attendant ces manifestations sont le grain de sable qui perturbe la belle mécanique…Déjà le CIO intervient auprès des autorités chinoises, les sponsors se font du soucis. Comme l’a dit Cohn Bendit « il faut foutre le bordel en Chine », il faut que « des journalistes citoyens […] non seulement couvrent les Jeux olympiques mais aillent voir les dissidents », « il faut vraiment que les communistes chinois regrettent d’avoir voulu organiser les JO ». Les JO comme poil à gratter des autorités chinoises ? Et si on envoyait Besancenot en Chine dans un wagon plombé ?

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Publié le 11 avril 2008, dans politique et société, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. 4 Commentaires.

  1. Salut polluxe,
    je comprends ton point de vue. Même si je ne le partage que du point de vue des valeurs, et pas d’un point de vue de l' »efficacité de l’action ».

    Quand tu dis : « Ces manifestions ne viseraient-elles pas plutôt le CIO pour que celui-ci rappelle à la Chine ses engagements en matière de liberté journalistique ou les gouvernements locaux pour qu’ils n’assistent pas à la cérémonie d’ouverture ? »

    ok. Mais si on compte sur le CIO pour rappeler à la Chine ses engagements, et faire pression pour améliorer la situation là-bas, c’est que toute volonté politique a disparue. Le CIO organise les Jeux Olympiques. Il ne me semble pas qu’il ait pour vocation de faire changer la marche du monde, ou faire pression sur les pays « non démocratiques ». Ou alors il faut le dire clairement.

    à bientôt !

  2. Bonjour Polluxe,

    merci pour ce poste intéressant dont je partage le fond.

    J’ai tout de même une petite réserve : votre dernière phrase – « Et si on envoyait Besancenot en Chine dans un wagon plombé ? ». Elle me glacerait si je n’étais convaincue que vous ne sauriez vous prononcer en faveur de l’usage de wagons plombés en quelque circonstance que ce soit. Je crains simplement que cette phrase ne soit extrêmement malheureuse, mais sans doute n’ai-je pas compris ce à quoi vous faites allusion ?!

    Bien cordialement.

  3. @ Jennifer : le « wagon plombé » fait référence au train blindé qui permet à Lénine en 1917 de traverser les champs de bataille et de rentrer en Russie, où il déclenchera la révolution bolchévique ; ce train était affrété par les allemands alors en guerre contre les russes…

    @ lomig : personne ne demande au CIO « de faire changer la marche du monde », de remplacer les politiques ou de faire changer la Chine mais de simplement lui rappeler ses engagements en liaison même avec l’organisation des jeux.

  4. Merci pour votre réponse – j’étais vraiment à côté de la plaque. A force de voir le mal partout et le bien nulle part…

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